Le projet de rénovation et d’extension des halles technologiques de l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers (ENSAM) – ParisTech a été livré en mars 2013.
Retour en images sur la visite du bâtiment réhabilité avec notre confrère photographe D. Gauthey et l’architecte du projet, Patrick Mauger.
Au programme
La phase qui vient de s’achever est la première pierre d’un programme de rénovation ambitieux visant à donner un nouveau visage à l’école pour acquérir la visibilité d’une « école d’ingénieur de demain », tournée vers l’avenir et capable d’être en pointe sur les évolutions technologiques.
Cent ans après leur construction, l’intervention sur deux des quatre halles consiste à leur redonner le visage qu’elles avaient lors de la conception du site et d’en augmenter les surfaces dédiées aux étudiants et chercheurs. Ces halles deviennent de véritables laboratoires dont l’infrastructure est conçue pour suivre les évolutions nécessaires de la recherche et de l’enseignement, pour devenir la vitrine de cette grande école d’ingénierie française.
Pour l’ENSAM, l’objectif est d’affirmer la lisibilité de chaque laboratoire. Pour garantir un pôle de recherche dynamique, les espaces d’expérimentation doivent faire l’objet d’un renouvellement permanent puisque la majeure partie des équipements et bancs d’essais a une durée de vie limitée, comprise entre deux et huit ans.
Cette restructuration se traduit par trois interventions principales :
- la remise en valeur du patrimoine des halles, témoignage d’une architecture industrielle au système constructif brique/acier du début du siècle précédent, débarrassées des interventions sauvages qu’elles ont subies au siècle dernier pour être scrupuleusement restaurées. À moyen terme, la cour des ateliers retrouve sa largeur initiale et les façades des halles leur forme d’origine ;
- la densification des surfaces aménageables, avec d’une part une extension de la halle numéro 2 sur trois niveaux de plus de 600 mètres carrés rattrapant l’alignement des autres halles sur l’avenue Stephen Pichon, et la mise au point d’une structure plastique permettant de continuer la densification des volumes des halles existantes, tout en laissant percevoir le volume central et pénétrer la lumière. La définition des zones de circulation horizontale et verticale déterminent les nouvelles implantations des salles de cours, des laboratoires, des zones d’expérimentation et des bureaux pour répondre à l’évolutivité constante et nécessaire des différents laboratoires de recherche dans le respect de l’esprit des halles ;
- la conception des espaces pour favoriser l’échange et la convivialité, avec la définition de lieux d’expérimentation spécifique à chaque laboratoire et des espaces communs, comme celui de la cafétéria, et l’installation de salons, d’exposition et de partage. Ces lieux doivent permettre les échanges entre les étudiants, les chercheurs et le personnel administratif, développer les intéractions et les mutualisations d’expérience.
[box_info]HISTORIQUE DE L’ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARTS ET MÉTIERS
L’École Nationale d’Arts et Métiers ouvre en 1912, boulevard de l’Hôpital, près de la place d’Italie. Pour cause de guerre, ce n’est qu’en 1920 que l’école est totalement installée et outillée pour donner aux futurs Gadzarts une instruction technique en tout point comparable à celle donnée dans les autres écoles d’Arts et Métiers.
En 1947, après la seconde guerre mondiale, la quatrième année d’études était instituée. L’unique destination de l’établissement parisien devint, dès lors, de recevoir, au stade terminal de leurs études, tous les Gadzarts de France. Dès 1950, l’école de Paris recevait la première promotion dont les études duraient quatre ans. L’école de Paris changeait de vocation, en constituant la transition entre le cycle de formation proprement dit et l’entrée dans l’industrie.
En 1972 est initié le développement de la recherche partenariale et l’implication des entreprises dans le projet de fin d’études des étudiants. Depuis septembre 2006, le centre de Paris a mis en place un nouveau programme pédagogique : la Formation d’ingénieurs technologues (FITE).
Le 20 mars 2007, le centre de Paris adopte son nom de marque : Arts et Métiers ParisTech – centre de Paris. La réflexion sur la restructuration des halles est lancée. Le programme est réalisé en 2008. L’équipe de maitrise d’œuvre Architecture Patrick Mauger est sélectionnée en 2009. Les travaux débutent en 2011 pour s’achever en 2013, cent ans après l’ouverture de l’école.[/box_info]
Calendrier de l’opération
- Accord d’engagement : mars 2009
- APS : mai 2009
- APD : octobre 2009
- Obtention permis de construire : novembre 2009
- Démarrage travaux : mars 2011
- Livraison : mars 2013
Reportage photos © Dominique Gauthey, photographe / toute autre reproduction soumise à autorisation préalable
[quote] Patrick Mauger : « Proposer dans les halles historiques la mise en oeuvre d’un système pour s’adapter en permanence à la « Recherche en mouvement »: A partir d’une colonne vertébrale de passerelles de circulations, un système de boites laboratoires fonctionnelles qui prennent place dans les volumes centraux des halles, des cloisons modulables, une irrigation des réseaux pour reconfigurer les locaux des ailes latérales. Prolonger la halle la plus courte par un volume similaire, avec une mise en oeuvre contemporaine de la brique, assemblée par robot, signifiant l’ingénierie d’aujourd’hui ».[/quote]
http://www.architecturepatrickmauger.com/
Fiche technique
Maître d’ouvrage: Arts et Métiers ParisTech
Architecte: architecture Patrick Mauger, Serge Gallois Montbrun, Yves Tellier (assistants), Thierry Payet (associé)
B.E.T: DVVD, Fabrice Bougon
Programme: Rénovation des halles, espaces d’enseignement, laboratoires, bureaux
Surface SHON: 6 290 m2
Coût: 8 M€
Réalisation: 2013
Vidéo : interview de Patrick Mauger sur le projet au Salon Batimat 2013