Inauguration officielle et visite des Terrasses du Port à Marseille, l’un des plus grands projets commerciaux en Europe

Vendredi 23 mai 2014 a eu lieu l’inauguration officielle des Terrasses du Port à Marseille. Après quatre années de travaux, le plus grand centre commercial du sud de la France ouvre enfin ses portes aux Marseillais. Après un changement d’architecte en cours de route (NDLR : le projet avait été confié initialement à l’agence de François Kern), le centre commercial a été conçu par Michel Pétuaud-Létang du cabinet 4A. Nous l’avons interviewé sur son projet.

Le projet a été primé d’un MAPIC award au dernier salon international de l’immobilier commercial : en savoir plus ici

Ce vaste projet d’équipement de loisirs se situe à mi-chemin entre le Vieux Port de Marseille et la limite Nord du périmètre 1 d’Euroméditerranée représentée par la tour CMA-CGM de l’architecte Zaha Hadid.

Les  Terrasses du Port sont destinées à la fois aux Marseillais mais aussi aux touristes et croisiéristes qui transitent sur le Port chaque année. En chiffres, les Terrasses du Port c’est :

• 61 000 m² de commerces
• 190 boutiques et restaurants
• 2 600 places de parking
• Une terrasse, promenade de 260 mètres de long face à la mer
• Une terrasse modulable de 3 000 m² pour des événements ou des animations

Sandra Chalinet-Mérenda, directrice des Terrasses du Port, explique fièrement que « le centre commercial est la nouvelle destination dans l’air du temps ». Au vue de la cohue présente le jour de l’inauguration, on veut bien la croire. Branché, chic, contemporain, urbain, les Terrasses du Port ont tout pour plaire.

Sauf peut être le tarif de son parking ? Là aussi, la directrice ne cache pas son optimisme : « Les parkings payants sont quasiment une évidence dans une situation en centre-ville, où tous les parkings le sont (en référence notamment à celui du Centre Bourse). S’il était gratuit, les gens viendraient se garer sans se rendre aux Terrasses du Port. » Elle poursuit en expliquant que « Vinci a fait des efforts sur prix » à l’heure du parking, notamment avec la 1ère demi-heure gratuite et le forfait pour le soir, ce que ne font pas la plupart des autres parkings du centre-ville.

Crédits photos © Julia Zecconi

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Interview de l’architecture du projet Michel Pétuaud-Létang

Julia Zecconi pour architecture urbanisme FR : « Qu’avez-vous mis en place en matière de développement durable pour répondre aux besoins du bâtiment ? »

Michel Pétuaud-Létang : « Premièrement dehors, nous n’avons pas utilisé de peinture. Les matériaux sont de la pierre, de l’aluminium, du verre, donc il n’y a  pas d’entretien et pas d’émanation d’éléments fluorés ou autres. Ce sont des matériaux naturels. Ensuite, à l’intérieur c’est partout du carrelage et des matériaux laissés bruts. Au niveau conception, le bâtiment possède trois parois avant d’entrer qui créent un isolement thermique très important. A l’intérieur, le bâtiment est lumineux mais les fenêtres que vous voyez au plafond sont orientées nord pour éclairer sans trop chauffer. Côté sud, j’ai mis des brises soleil pour éviter de chauffer l’intérieur du bâtiment en été. Il y a aussi un sur-toit qui protège les installations et évite la montée de température en toiture. »

JZ : « Ce chantier est votre plus grand projet, qu’est-ce que cela représente pour vous ? »

MPL : « D’abord une grande fierté car un bâtiment 233 000 m² en France, il n’y en a pas d’autres… Que ce soit pour une usine ou un autre bâtiment. Moi j’ai fait des projets importants, mais effectivement c’est le plus grand projet que j’ai jamais fait de ma vie, même Jean Nouvel n’en a pas fait d’aussi grand, et d’autres aussi. C’était une approche complexe, le terrain était compliqué. Je tiens d’ailleurs à rappeler qu’il y a eu un autre architecte avant qui avait gagné le concours et qu’il n’avait pas réalisé tout à fait le même projet que le mien. Son problème, on en a d’ailleurs parlé plusieurs fois ensemble, c’est qu’il n’avait que six collaborateurs. Moi j’ai mis huit personnes en permanence sur le projet car on est 50 dans mon agence. Lui ne pouvait pas. C’est compliqué pour des agences quand elles décrochent des gros projets car elles emploient des gens le temps de la conception et ensuite ne peuvent pas les garder. »

JZ : « Avez-vous participé à l’élaboration du cahier des charges pour l’aménagement à l’intérieur et en façade des commerces présents dans la galerie ?

MPL : « Le projet n’a pratiquement pas évolué depuis les esquisses que j’ai fait à la main. Il a évolué dans le détail bien sûr. Je voulais dès le départ que les vitrines aillent de haut en bas. Lorsque Hammerson a racheté le projet, il y a eu une analyse de notre travail. On a retravaillé ensemble et les équipes d’Hammerson, comme Rolls, sont allées dans notre sens. C’est eux qui ont fait le cahier des charges des preneurs (NDLR : des enseignes commerciales). « 

JZ : « Avez-vous rencontré des difficultés techniques lors du chantier ? »

MPL : « Nous n’avons pas rencontré de difficultés majeures non. Mis à part des rochers lorsque l’on a creusé mais on le savait déjà grâce aux sondages, donc ce n’est pas forcément une difficulté. »

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Reportage photos de la visite inaugurale

Crédits photos © Julia Zecconi

Conférence de presse avec les acteurs du projet (Directrice du centre commercial, Directeur d’Uniqlo, Directeur de Printemps, le DJ qui mixera sur le toit cet été, l’architecte Michel Pétuaud-Létang, etc.)

La façade en pierre et en acier corten, et ses cubes en verre qui encadre l’entrée principale

Vue sur l’entrée et son atrium, le plus grand d’Europe : escalators sur 4 niveaux, ascenseurs non intégrés façon grands atriums. Toute la galerie est équipée d’écrans tactiles pour renseigner les clients.

Le parking souterrain aussi a des allures très contemporaines avec ses néons colorés.

Les commerces en RDC : une ruelle couverte habillée de façades en imitation « acier corten », avec des enseignes alimentaires de types snack ou épiceries fines

Au 1er étage : la galerie est très lumineuse grâce aux fenêtres installées au plafond. La galerie est divisée en trois ambiances : l’Afrique, l’Asie et la Méditerranée. Le dromadaire et le carrelage blanc et bleu au sol représentent la Méditerranée.

L’Afrique

Le magasin Printemps

Au niveau 2, correspondant au 2ème étage du bâtiment : les boutiques sont davantage tournées vers le luxe. On y retrouve des enseignes d’habitudes présentes en centre-ville et pas dans des centres commerciaux. Cet étage est ouvert en mezzanine sur le premier niveau pour donner encore plus de clarté et convivialité à  la galerie.

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A l’extrémité de la galerie, juste avant de sortir sur la terrasse, on trouve un passage encore peu fréquenté qui abrite des peintures et tableaux numériques pouvant changer au gré des expositions. Au bout de cette allée, une baie vitrée encore condamnée devrait bientôt (on ne sait pas encore quand !) d’embarcadère pour le port autonome de Marseille. Une passerelle devrait être aménagée pour connecter la galerie commerciale à l’embarcadère. Ça promet ! Des services ont d’ailleurs déjà été installés à cet endroit, comme un guichet SNCF ou une photocopieuse.

Même les toilettes ont un look vraiment sympa !

Les écrans tactiles qui tapissent l’ensemble de la galerie. Très pratiques.

Sur la terrasse, on trouve quelques restaurants qui feront carton plein les soirs de beau temps (sans vent !). L’ambiance est très tournée vers la mer. On a vraiment l’impression d’avoir embarqué sur un ferry direction la Corse ou la Méditerranée. Au total, 50 chaises inclinées sont installées tout le long des 260 mètres de promenade.

Au dernier niveau, un toit terrasse de 3 000 m² aménagé sur le magasin du Printemps permettra d’organiser de belles soirées estivales avec vue 360° imprenable sur la mer, la ville, la colline et Notre Dame de la Garde.